LE BLEU
Une couleur précieuse, une oeuvre en soi
Couleur préférée dans le monde occidental, le bleu transcende les modes pour s’imposer comme une teinte universelle, apaisante et profonde, associée au rêve, à l’infini, à la loyauté et à l’amour. Mais avant de devenir cette couleur omniprésente dans la mode, l’art et la symbolique contemporaine, le bleu fut longtemps une rareté, un luxe, un secret d’atelier.
Une couleur discrète devenue sacrée
Jusqu’au XIIe siècle, le bleu est marginal dans l’art occidental, dominé par le rouge, le noir et le blanc. Obtenu grâce à des pigments rares – comme le lapis-lazuli venu d’Afghanistan ou le bleu de montagne, extrait du carbonate de cuivre –, il est cher, difficile à produire, et donc peu utilisé.
C’est à l’aube du Moyen Âge qu’il prend un nouveau souffle : le manteau bleu de la Vierge Marie, dans les vitraux de Chartres ou de Saint-Denis, bouleverse les représentations. Le bleu devient sacré, couleur divine, céleste, lumineuse, magnifiée par le savoir-faire des maîtres verriers et enlumineurs.
Le bleu, couleur royale et populaire
Du XIIIe au XVe siècle, le bleu devient le symbole du pouvoir royal. Le roi de France adopte l’azur semé de fleurs de lys comme blason. Dès lors, le bleu est politique, héraldiquement noble, omniprésent dans les armoiries, les vêtements d’apparat, les objets précieux.
Mais il ne cesse d’évoluer : à la Renaissance, puis au siècle des Lumières, le bleu gagne le cœur des artistes. Vermeer, Philippe de Champaigne, puis les peintres romantiques font du bleu une couleur morale et spirituelle, un espace de lumière, de douceur et d’intériorité.
Le bleu moderne : entre rêve, science et mélancolie
Avec la découverte du spectre lumineux par Newton, le bleu entre dans la science. Il devient la couleur du progrès, du ciel, de l’infini, de la modernité. Il est porté sur les épaules des révolutionnaires, des soldats, des explorateurs du cosmos. Le bleu Klein, pur, vibrant, presque impalpable, supprime l’espace entre l’œuvre et le spectateur.
Mais le bleu est aussi celui de la mélancolie. “To be blue”, “blue hour”, “blue Monday”, “blues”… partout il dit la fragilité humaine, les états d’âme, la douceur de l’instant suspendu. Il est à la fois uniforme ouvrier et étoffe des poètes, vêtement de travail et de révolte.
Le bleu chez A.GUYARD
Chez A.GUYARD, le bleu n’est pas seulement une couleur, c’est une mémoire, une émotion figée dans la matière. Chaque pierre bleue, chaque éclat d’émail ou de laque incarne cette tension entre le visible et l’invisible, le passé et le présent, l’ancrage et l’évasion.
Le bleu est le geste du ciel sur la peau. Une couleur A.GUYARD symbole d'éternité, à offrir, à transmettre, à chérir.